mardi 30 janvier 2007

Les "Tours Solaires"

Tour solaire
Article extrait de http://fr.wikipedia.org/wiki/Tour_Solaire

Une tour solaire est une centrale à énergie renouvelable, construite de manière à canaliser l'air chauffé par le soleil afin d'actionner des turbines pour produire de l'électricité. Le concept a été inventé par l'ingénieur allemand Jörg Schlaich.

Principe

La tour n'est en fait qu'une cheminée. L'air, sous une serre gigantesque, le " collecteur ", placée tout autour de la cheminée centrale, est chauffé par le Soleil et dirigé vers le haut par convection, le déplacement de l'air permettant à des turbines situées à l'embouchure de la cheminée de produire de l'électricité. Son fonctionnement se base sur un principe simple : l'air chaud étant plus léger que l'air froid, il s'élève.
Les avantages principaux de cette technologie sont : le peu d'entretien nécessaire, une mécanique simple, et la gratuité des rayons du soleil. De plus, comme le sol sous le collecteur, truffé de conduites d'eau, emmagasine de la chaleur le jour pour la redonner la nuit, le système est opérationnel quasiment 24 heures sur 24. La seule difficulté est l'investissement de départ.

Projet fou de Tour Solaire "Autralie"

Un projet de tour solaire, appelé Projet de Buronga, prévue pour 2010, est actuellement développé en Australie par la société Enviromission. La cheminée aurait 990 mètres de hauteur, 70 mètres de diamètre. La centrale fournirait 200 mégawatts de puissance électrique. Il s'agit d'un des projets les plus ambitieux de la planète pour la production d'énergie alternative : une usine à énergie renouvelable qui fournit 4 fois moins de puissance qu'un petit réacteur nucléaire (200 MW contre 915 MW pour un réacteur à eau pressurisée) tout en étant plus sûre et plus propre.
Le coût d'investissement est d'environ 400 millions d'euros.
Pour contrer l'effet d'ovalisation de la tour (qui la replierait sur elle-même aussi facilement qu'un cylindre de papier mouillé posé sur une table, vu son incroyable légereté), la société d'ingénierie SBP, responsable du projet, a eu l'idée de placer dans la tour à intervalles réguliers des structures de maintien ressemblant aux rayons d'une roue de bicyclette. Elles ne diminuent que de 2% la vitesse de l'air.
La tour solaire fournirait un kilowatt-heure près d'un tiers moins cher que ceux fournis par les panneaux solaires, mais encore cinq fois plus cher que l'électricité au charbon, qui représente 95% de la production en Australie. Des touristes pourraient visiter la tour, afin de réduire encore significativement le prix du kilowatt-heure. La culture de tomates au sein du collecteur est aussi envisagée.
Spécifications du projet
Une cheminée de 990 m de haut (3281 pieds) matériaux composite
Un collecteur de 7 km de diamètre, soit 38,5 km2 de verre et de plastique.
Température de l'air chauffé dans la cheminée : 70 °C.
Vitesse de l'air dans la cheminée : 15 m/s (54 km/h).
32 turbines.
Énergie produite : 200 mégawatts, 7 fois moins qu'un réacteur nucléaire moderne (Chooz = 1500 MW par réacteur), mais assez pour fournir en électricité environ 200 000 logements.
Ce projet peut paraître incroyable mais ses concepteurs le disent réaliste. Les études de faisabilité par le bureau d'ingénieurs allemand SBP, basée à Stuttgart, arrivent à leur terme. Cette tour solaire serait donc construite par l'entreprise EnviroMission dans le désert de la province australienne du New South Wales, dans le comté de Wentsworth. Si le financement est trouvé, sa construction devrait commencer avant 2010.
Aux dernières nouvelles, EnviroMission se lance dans le développement d'une première version plus petite et moins couteuse (50 MW) avec une cheminée en béton précontraint haute résistance. On s'inquiète tout de même de la lenteur du projet aux vues des sommes mises en jeu et des investissements déjà réunis.


Tour Solaire expérimentale en Espagne

Un autre projet de tour solaire, prévu pour arriver à échéance avant 2010,si le financement est trouvé, est actuellement développé en Espagne dans la localité de Fuente el Fresno, un village de la Province de Ciudad Real. Les travaux devraient être menés en collaboration avec les entreprises espagnoles Campo 3 et Imasa, et la compagnie allemande Schlaich Bergermann. Cette tour de 750 mètres de hauteur serait dès lors la plus haute de ce genre en Europe.Spécifications du projetUne cheminée de 750 m de haut. Un collecteur de 3 km de diamètre, couvrant 350 hectares, dont 250 hectares pourraient être utiliser pour la culture de légumes sous serre (tomates). Vitesse de l'air dans la cheminée : 43 km/h. Énergie produite : 40 mégawatts, soit la demande en électricité d'environ 120 000 personnes. Coût du projet : 240 millions d'euros, que les partenaires espèrent réunir en 2007. En complément de cette production énergétique, le projet permettrait également l'installation d'équipements de télécommunication et de surveillance contre les incendies, et devrait revêtir un aspect touristique en prévoyant un accès au public.

Autres projets

Il existe actuellement deux projets de construction de tour solaire : une tour en forme de tuyère de Laval par la société française Sumatel en Savoie qui a déjà construit en 1997 une maquette de 6 m de haut et envisage de passer à 60 m ou plus, et la tour cylindrique de 500 m de haut citée ci-dessus. A hauteur égale, les puissances prévues pour ces deux projets sont très différentes.
Pour une tour de 500 m, par exemple, Sumatel annonce plus de 1500 MW alors que le projet australo-allemand avance le chiffre de 50 MW. Cette différence de performance s'explique par la différence de hauteur du phénomène atmosphérique exploité. Le procédé français permet de générer un tourbillon atmosphérique qui peut atteindre 20 km de haut, alors que le procédé australo-allemand se contente d'exploiter l'effet de tirage d'une simple cheminée. Telle une trombe ou une tornade, la cheminée virtuelle de 20 km de haut a un tirage, donc un rendement, beaucoup plus important qu'une construction humaine, même de très grande hauteur. Dans les deux cas les lois de Carnot sont respectées. La différence de température entre les couches basses et hautes de l'atmosphère est simplement beaucoup plus importante dans le projet français. L'inventeur Nazare, et avec lui la société Sumatel, estime que c'est à partir d'une tour de 300 m minimum que l'on peut espérer générer un tourbillon de 20 km de hauteur et obtenir les puissances annoncées. Contrairement à la tour australo-allemande, la tour française n'est utilisée que pour amorcer le phénomène atmosphérique.

Le projet DESERTEC

Le concept
Extrait et traduit de http://www.trecers.net/index.html

Les importations de combustibles tels que l’uranium, le gaz et le pétrole sont considérées comme politiquement risquées :
1 - parce que les réserves globales diminuent inexorablement dans le monde,
2 - parce que nous devons nous concentrer rapidement sur les énergies renouvelables afin de réduire rapidement nos gaz à effets de serre.
Le rayonnement solaire est abondant et inépuisable, et son utilisation étendue sur les régions désertiques baissera les coûts et améliorera les technologies.
Une demande accrue de la part de l’Europe mènera à une croissance économique pour les pays du MENA (Middle East et North Africa) (création d’emploi, stabilité intérieure).


Vers 2050 un pourcentage entre 20 à 40% de demande d’électricité de l’Europe pourra être importée des déserts.
A partir d’études photos satellites réalisées par le Centre Aéronautique et Spatial Allemand (DLR) il a été démontré, qu’en occupant moins de 0.3% de la surface désertique de la région du MENA par des centrales thermiques solaires, on pourrait produire assez d’électricité pour satisfaire les demandes actuelles de l’Europe-MENA, ainsi qu’aux augmentations des ces demandes dans le futur.
De plus ces centrales auront le potentiel d’alléger les pénuries d’eau douce dans les régions du MENA (désalinisation d’eau de mer, irrigation).
La construction de centrales éoliennes, réalisées sur la bordure Atlantique du Sud Maroc, pourront être accouplées au réseau afin de générer des offres d’électricité additionnelles.
Cette électricité nette sera transportée par des lignes aériennes ou sous marine en Courant Continu de Haute Tension (CCHT - http://fr.wikipedia.org/wiki/HVDC ) à travers de l’EU-MENA dont les pertes de transmission totales n’excéderont pas 10 à 15%.
Le Club of Rome et la TREC supportent tous deux le concept- DESERTEC afin que cette technologie de centrale thermique solaire et les " énergies du désert " permettent rapidement de réduire les émissions de CO2, tant en Europe que dans le MENA, et une sécurité en énergie renouvelable.
Des pays tel que l’Egypte, l’Algérie, la Jordanie et le Maroc ont déjà montré un vif intérêt dans ce genre de coopération.
Figure : Le projet TREC
La technologie

Il existe, depuis de nombreuses années, différentes technologies de centrale thermique solaires (http://www.outilssolaires.com/pv/prin-centrale.htm) Pour faire simple, on utilise des miroirs pour concentrer la lumière du soleil entre 100 et 300 fois, ce qui permet, par un fluide caloporteur circulant au dessus des capteurs porté à 400° C, de générer de la vapeur pour produire l’électricité à travers une turbine.
L’excès de chaleur des capteurs peut aussi, être stocké dans des citernes contenant un sel fondu, qui est alors utilisé pour actionner les turbines à vapeur pendant la nuit, ou quand une pointe de consommation se produit.

Figure : Centrale avec stockage d'énergie
Afin de garantir un service ininterrompu pendant des périodes nuageuses ou de mauvais temps, les turbines pourront être actionnées par du pétrole, du gaz ou des combustibles de biomasse.

Figure : Centrale avec désalinisation d'eau de mer.

Pour conclure

Les technologies dont on a besoin pour réaliser ce concept ont été déjà développées et sont déjà utilisées depuis de nombreuses années (centrale solaire de Kramer Junction en Californie - http://www.kjcsolar.com/ )
Des lignes électriques de transmission du CCHT (http://www.abb.com/hvdc) jusqu’à une capacité d’ 1,5 GW ont été utilisées par ABB et Siemens pendant de nombreuses années.
Au World Energy Dialogue 2006 à Hanovre, ces compagnies ont l’une et l’autre confirmé que la réalisation d’une coopération énergétique Trans-Méditerranéenne n’était pas un problème du point de vue technique.
Depuis 1985 des centrales thermique solaires telles que " les centrales à auges paraboliques ", ont été commercialement utilisées à Kramer Junction en Californie.
D’autres centrales sont en projet ou en cours de réalisation par exemple au Nevada et en Espagne.
Le DLR a calculé que, si les centrales thermiques solaires étaient construites en grands nombres dans les années à venir, les coûts estimés (y compris les coûts de transmission) devraient être évalués à environ 5 centimes d’Euro le kilowatt/heure.